La modélisation procédurale est une approche puissante qui permet de créer des objets complexes en manipulant des graphes de nœuds et des algorithmes. Mais, elle va à l’encontre de la modélisation manuelle (ou traditionnelle) qui consiste à construire l’objet étape par étape en sculptant, extrudant ou manipulant les polygones sans automatisation avancée. À l’inverse, le procéduralisme crée des objets et des environnements en suivant des règles automatisées et permet de générer du contenu dynamique, réutilisable et facilement modifiable. C’est pourquoi cette approche peut rapidement devenir intimidante, voire frustrante, pour les débutants. Et comme toute discipline, elle comporte des pièges fréquents. En bref, voici 9 erreurs courantes et comment y remédier !
1 – Se lancer sans plan définit
L’erreur la plus fréquente chez les débutants, c’est de se jeter à l’eau sans planifier le travail. Or, en modélisation procédurale, il est essentiel de comprendre ce que vous voulez obtenir avant de commencer. Lorsque vous créez un graphe procédural, chaque étape de votre processus dépend des précédentes. Si vous ne savez pas où vous allez, votre graphe peut rapidement devenir chaotique, ce qui rend les modifications difficiles. Pour y remédier, prenez le temps de réfléchir à la logique de votre création :
- Quels paramètres sont importants ?
- Quelles étapes doivent être automatisées ?
- Comment tout cela s’articulera ?
Cette simple habitude vous fera économiser beaucoup de temps et d’efforts !
2 – Travailler avec des graphes désorganisés en modélisation procédurale
Un graphe désorganisé, c’est un peu comme un tiroir en désordre. Au début, ça passe, mais très vite, on ne s’y retrouve plus. Et c’est une mauvaise habitude qu’on a souvent quand on débute. On va empiler les nœuds les uns après les autres, sans se soucier de leur lisibilité. Or, un graphe procédural est fait pour évoluer et être modifié facilement. Pour éviter cette erreur, prenez l’habitude de nommer vos nœuds importants, d’utiliser des couleurs ou des cadres pour regrouper les étapes logiques. Un graphe bien organisé n’est pas seulement plus agréable à regarder, il est aussi plus facile à déboguer et à partager avec d’autres. 🙂
3 – Négliger la paramétrisation
Une autre erreur courante consiste à créer des graphes rigides, où tout est fixé à l’avance. Or, en modélisation procédurale, l’un des plus grands avantages, c’est quand même la flexibilité. Vous pouvez donc générer une infinité de variations en ajustant simplement quelques paramètres. Si vous n’exposez pas les bons paramètres, votre graphe perd automatiquement tout son potentiel.
Pour pallier ce problème, réfléchissez dès le départ aux éléments que vous pourriez vouloir modifier. Il peut s’agir de la taille, de la forme ou la densité de votre modèle. De plus, assurez-vous de les rendre facilement accessibles. Par exemple, si vous créez un bâtiment procédural, exposez des paramètres pour le nombre d’étages, la largeur des fenêtres ou la hauteur des portes.
4 – Ignorer l’impact sur les performances
Un graphe procédural mal optimisé peut rapidement devenir un cauchemar pour votre ordinateur. Alors, c’est ok dans la mesure où tout le monde est passé par là. Pris par l’enthousiasme de la création, on oublie souvent que chaque nœud ajoute une charge de calcul. Et si vous accumulez trop de nœuds inutiles ou si vous utilisez des solutions trop complexes, votre logiciel peut ralentir… Voir carrément planter. Pour éviter cela, essayez de garder vos graphes aussi simples que possible. Parfois, il vaut mieux trouver une solution mathématique élégante plutôt que de multiplier les étapes. Pensez aussi à tester régulièrement votre graphe pour vérifier ses performances.
5 – Tester les paramètres sans explorer leurs limites
Lorsqu’on débute, on a tendance à travailler dans une plage restreinte de valeurs pour les paramètres. Et c’est une erreur ! En procédural, il est crucial de tester les extrêmes pour aller jusqu’à la limite. Si vos paramètres ne fonctionnent que pour quelques valeurs précises, votre graphe risque de se casser dès qu’un utilisateur essaie quelque chose d’inattendu. Il faut donc prendre le temps de tester vos paramètres avec des valeurs très basses et très élevées. Vous découvrirez (peut-être) des comportements imprévus que vous pourrez corriger en ajoutant des limites ou en affinant vos calculs.
6 – Reproduire des workflows manuels en modélisation procédurale
Si la modélisation procédurale est souvent mal comprise par les débutants, c’est souvent parce qu’ils cherchent à reproduire des workflows manuels en procédural. Par exemple, je vois souvent des élèves recréer étape par étape une structure complexe comme ils le feraient à la main, plutôt que de chercher à automatiser le processus. C’est dommage car cette approche limite tout l’intérêt du procédural. Avant de vous lancer, demandez-vous simplement : « Est-ce que je peux automatiser cette étape ? Est-ce que je peux générer plusieurs variantes avec ce graphe ? » Une bonne modélisation procédurale doit réduire le travail manuel, pas le reproduire.
7 – Sous-estimer l’importance de la documentation
Lorsqu’on débute, on pense rarement à documenter son travail. Pourtant, un graphe non documenté peut devenir incompréhensible, même pour son créateur (je parle en connaissance de cause). Je vous incite donc (vivement) à prendre l’habitude d’ajouter des notes dans votre graphe pour expliquer vos choix et à sauvegarder des versions à différentes étapes du projet. Si vous partagez votre graphe avec d’autres, cette documentation sera précieuse pour qu’ils puissent le comprendre et l’utiliser facilement.
8 – Copier sans comprendre
Quand on a envie de s’exercer, copier des graphes trouvés dans des tutoriels ou des projets en ligne est super tentant. Mais honnêtement, c’est une perte de temps. Et même si ça peut un peu dédramatiser l’approche, copier sans chercher à comprendre reste une erreur. Vous risquez de passer à côté des concepts fondamentaux et d’être bloqué dès que vous voudrez adapter le graphe à vos besoins. Il est donc préférable de prendre le temps d’explorer chaque nœud, de tester son fonctionnement et de modifier les paramètres pour voir comment il réagit. Il n’y a pas de secret, c’est en mettant les mains dedans que vous apprendrez à maîtriser la modélisation procédurale.
9 – Négliger le feedback extérieur
Enfin, les débutants ont souvent du mal à demander des retours sur leur travail. Pourtant, échanger avec d’autres créateurs peut vous aider à progresser beaucoup plus vite. Partagez vos graphes sur des forums, des groupes Discord ou auprès de mentors. Les retours constructifs vous permettront d’améliorer vos techniques et de découvrir de nouvelles approches.
En résumé, la modélisation procédurale est un domaine fascinant qui demande de la méthode, de la patience et une bonne dose de curiosité. En évitant les erreurs courantes et en adoptant de bonnes pratiques dès le départ, vous gagnerez en efficacité et en créativité. Alors, organisez vos graphes, testez vos limites et n’hésitez pas à demander de l’aide ! 🙂