Quand on débute dans la 3D, la modélisation est un passage obligé ! C’est ce qui permet de créer un objet ou un personnage avant de lui donner vie. Aujourd’hui, beaucoup de secteurs ont recourt à de la modélisation, que ce soit dans l’univers du marketing, de la réalité virtuelle, des jeux vidéo ou de l’impression 3D. Et les possibilités sont presque infinies puisque même les entreprises demandent de la modélisation d’objet pour les mettre en situation avant leur fabrication ou pour tester le marché. Alors si le métier de modélisateur vous tente, voici les 5 types de modélisation à connaître… et à maîtriser !
La modélisation en low poly
La modélisation en low poly est loin d’être sexy, mais elle présente 2 avantages indiscutables.
Le style graphique du low poly
On est d’accord, au niveau du style graphique, c’est carrément grossier. Pour faire simple, c’est une modélisation en gros pixel. On la retrouve dans Minecraft mais aussi du côté des cryptos punks avec des personnages ultra-pixelisés. Ça permet de faire des formes rapides de personnages, d’animaux, d’arbres, de grottes, de roches, de châteaux…
Alors, on est loin du jeu vidéo AAA avec des détails de fou et des graphismes hyper-réalistes. Mais c’est un style et je rappelle quand même que Minecraft, c’est 1,1 milliard de dollars en 2020 et 200 millions d’exemplaires vendus… Bref, la modélisation en low poly est souvent utilisée dans le Game Dev (mais pas que) et devrait sans doute intéresser tous les game designers. Elle a aussi donné naissance aux logos minimalistes qu’on retrouve un peu partout sur le web.
Le format léger du low poly
Alors pourquoi la modélisation en low poly est-elle si fréquemment utilisée ? Eh bien c’est tout simplement à cause de son nombre très faible de polygones. C’est-à-dire ? Pour comprendre ça, il faut revenir aux bases.
Quand on veut travailler sur le web ou dans le Game Dev, il faut toujours partir du principe que notre modélisation sera distribuée sur des standards. Prenons l’exemple d’un logo en low poly qui sera publié sur une page web. C’est beau, c’est chouette MAIS… On ne sait jamais avec quel support (smartphone, tablette, PC portable, de bureau…) l’utilisateur va visualiser le contenu.
Or, tout le monde n’a pas la même carte graphique ou le même nombre de barres de ram… Plus l’écran doit calculer les frames (images), plus c’est lourd et plus ça va ramer. Pour info, une 1 seconde, il y a 30 FPS. Donc c’est 30 images par seconde qui constituent l’animation et l’image. Et si c’est 60 FPS, alors c’est 60 images par seconde.
C’est une problématique que les gamers et les geeks connaissent bien puisqu’en fonction de la qualité du jeu vidéo, ils doivent adapter leur machine pour profiter à fond de l’expérience. D’où l’intérêt du low poly. Moins il y a de polygone, moins il y a besoin de calcul et plus l’image est rendue en temps réel. En gros, c’est une optimisation qui ne sature pas les serveurs et les échanges de bandes passantes pour que tout le monde puisse vivre la même expérience.
La modélisation en low poly subdivisée
La modélisation en low poly subdivisée a été propulsée par les infographistes de Facebook. Concrètement, on passe d’une forme très carré et très grossière à de l’arrondi et des courbures. Par exemple, ce sont ces personnages ronds et cylindriques avec très peu de détails ou sans visage. Néanmoins, ils laissent comprendre à l’utilisateur que ce sont des personnages ou des icônes. Son principal atout, c’est qu’il s’agit d’un style graphique qui propose une meilleure qualité visuelle tout en restant économique en temps de production et en performance.
D’ailleurs, nos icônes sur les smartphones en sont un autre exemple. Avant, on avait des icônes très carré pour toutes nos applications. Et puis l’UX (expérience utilisateur) et l’UI (interface utilisateur) ont fait évoluer le graphisme vers des formes beaucoup plus arrondies. Au départ, la modélisation en low poly subdivisée était très présente dans le 2D, mais Microsoft et Google ont popularisé ce style graphique qui intéresse désormais la 3D. En résumé, c’est l’intermédiaire entre l’ultra-réaliste et le low poly version Minecraft.
La modélisation réaliste
La modélisation réaliste, c’est un peu le Graal du modélisateur ! Et c’est normal puisque quand, on débute, on regarde toujours le haut du panier avec des grosses productions cinématographiques ou des jeux vidéo comme Red Dead Redemption II ou Call of Duty.
J’aimerais juste rappeler aux débutants ou aux rêveurs (dont je fais partie) que derrière ces graphismes si réalistes se cachent des équipes entières et des technologies de pointe comme de la motion capture ou de l’intelligence artificielle. On y reviendra, mais en attendant, on peut quand même s’éclater tout seul devant son PC avec 2 techniques à connaître !
==> Si la motion capture t‘intéresses, je t’ai préparé un article très détaillé juste ici : Comment faire de la Motion Capture ?
Le hard-surface modeling
Ici, on entre dans l’univers de la modélisation technique. Et par technique, j’entends tout ce qui relève de formes métalliques, industrielles ou nécessitant un process d’assemblage. Vous pouvez donc laisser votre âme d’artiste de côté puisque c’est une technique de modélisation qui s’adresse surtout aux industries. Et c’est d’ailleurs ce que j’aime dans la 3D, c’est qu’elle s’adresse à tous les profils, y compris aux amoureux des mathématiques et de la linéarité.
Parenthèse refermée, prenons un exemple concret. Pour un Iphone, on constate qu’il est conçu avec des parties plates sur les faces et les tranches. C’est net, précis et sans bavure. La seule exception, ce sont ses coins légèrement arrondis, qui, encore une fois, affichent des proportions parfaitement symétriques. Dans la réalité, la coque a donc été découpée par un laser à partir d’une série de calculs et d’un modèle initial.
Pour reproduire ça en 3D, il faut que toutes les lignes de notre iPhone soient parfaites en termes de linéarité. Donc là, clairement, impossible d’utiliser des pinceaux qui ne traceront jamais une ligne droite. Par contre, vous pourrez vous servir de cette technique pour des véhicules, des armes, des machines, des robots, des bâtiments et de l’architecture, de la conception de meubles et tout ce qui est fabriqué par une machine. En plus, c’est une technique très demander par tout le secteur de l’impression 3D qui explose !
Le sculpting
Le principe du sculpting, ou de la sculpture 3D, c’est de reproduire tout ce qui est organique. Alors qu’est-ce qu’on appelle une modélisation organique ? Prenons l’exemple d’une tête de lit en toile. Sur la surface, on va voir apparaître des plis à certains endroits, des bosses ou des creux. Tout ça donne une impression chaotique qui doit forcément être reproduite pour donner un côté vivant et réaliste à la matière. Et c’est la même chose avec le visage d’un personnage. Pour lui donner vie avec des expressions et une personnalité, il faudra forcément accentuer certains traits du visage avec des rides, les plis de la peau…
Pour le coup, vous pouvez ressortir vos pinceaux puisqu’il va falloir vraiment sculpter les polygones dans le détail ! Et à l’inverse de la modélisation en low poly, vous allez devoir gérer des milliers de polygones, ce qui demande forcément des logiciels 3D adaptés. Parmi les incontournables, on trouve Blender qui permet de passer du hard-surface modeling à la sculpture 3D très facilement. Pour débuter et se faire la main, c’est l’idéal puisqu’il embarque un tas de fonctionnalités simples.
Par contre, dès que vous maîtrisez un peu, c’est le logiciel 3D ZBrush qui reste LA référence. Déjà parce qu’il est clairement pensé pour la modélisation organique, mais surtout parce qu’il vous permet d’atteindre un niveau de détails et de finesse époustouflant ! En plus, c’est un standard utilisé par les plus gros studios de production avec comme palmarès The Incredible Hulk, The Avengers, Le Seigneur des Anneaux, le Hobbit, Iron Man, Spiderman, la série des Pirates des Caraïbes !
La modélisation procédurale
La modélisation procédurale permet de créer un contenu virtuel (personnage, VFX ou objet) de manière totalement automatisée tout en répondant à un ensemble de règles définies par des algorithmes. Ouf ! Alors, ça c’est la théorie, mais en pratique, ça donne quoi ?
Et bien prenons une bibliothèque. Elle n’existe pas encore et le client souhaite avoir un premier aperçu du rendu final. Sauf qu’il ne sait pas si elle doit prendre tout un pan de mur, seulement la moitié ou un angle. Et c’est ici qu’intervient la modélisation procédurale. Grâce à elle, vous allez pouvoir créer la bibliothèque pour tout calculer en fonction de certains paramètres.
Si je veux que le paramètre le plus important soit la hauteur totale de la bibliothèque, je vais donc construire toute ma modélisation sur la base de ce paramètre-là. Ce qui veut dire que si j’augmente ma hauteur en temps réel, tout le design va s’adapter en temps réel avec l’espacement des étagères, des livres et des rayonnages.
Donc, la modélisation procédurale doit d’abord être pensée puisqu’elle n’est pas intuitive. C’est ce qu’on appelle l’inverse engineering. On doit d’abord penser la fin pour réfléchir au début !
La modélisation en scan 3D
Enfin, le dernier type de modélisation à connaître absolument, c’est la modélisation en scan 3D. Grâce à la photogrammétrie et l’intelligence artificielle, on peut remodéliser à partir d’un scan de l’environnement. Et tout ça, depuis son smartphone ! Par exemple, des producteurs tournent un shoot à l’extérieur devant un immeuble. Et ils veulent que cet immeuble explose ou qu’il y ait de débris, une fenêtre qui casse…
Donc au lieu de modéliser l’immeuble en entier, on scanne la façade d’un coup de téléphone avec tous ses détails. Ensuite, on transfère la data dans un logiciel 3D et on peut créer des effets spéciaux en appliquant tout simplement le résultat sur le shoot. Donc évidemment, c’est un énorme gain de temps et d’argent, même si ça n’empêche pas un gros travail de post production. À plus petite échelle, on peut aussi s’amuser avec des choses plus simple avec le scan d’un objet pour un effet spécial rapide ou une animation rapide !
Voilà pour ce bref tour d’horizon des 5 types de modélisation à connaître absolument ! Si tu cherches à devenir modélisateur, j’espère t’avoir aidé à y voir plus clair. En attendant, n’hésite pas à me laisser un commentaire ou à me faire un retour si tu veux en savoir plus sur le sujet 😉 !
3 réflexions sur “5 Types de Modélisation à Connaître (Absolument) !”
Merci pour cet article venu de l’espace! Tout un monde que je ne connais pas encore! Je vais regarder tout cela de plus prêt…
Merci Philippe pour ce retour !
Je te remercie beaucoup pour pour les différents articles que tu as postés sur ton blog. Ça m’a vraiment donné une meilleure vue d’ensemble du secteur de la 3D dans lequel je m’investis de plus en plus mais aussi de voir les domaines dans lesquels je devrais compléter mes connaissances. Top!👍