Avec des débuts timides en Europe, la réalité augmentée devrait bientôt envahir notre quotidien. C’est d’ailleurs déjà le cas avec les incontournables filtres Snapchat ou Facebook. Et même si pour le moment, les professionnels ne perçoivent pas encore le potentiel de cette nouvelle technologie pour leur business, je fais le pari que d’ici 2 ans, elle va saturer le marché et devenir indispensable en matière de communication visuelle. Vous en doutez encore ? Petite démonstration !
Augmented Reality ? Définition !
La réalité augmentée, comme son nom l’indique, vise à augmenter notre réalité. C’est-à-dire qu’elle l’enrichit d’une multitude d’informations virtuelles, que ce soit sous forme d’images, d’objets ou de textes. Elle s’appuie donc sur notre environnement et nous offre la possibilité d’interagir avec lui différemment. Il n’y a qu’à se souvenir de l’énorme carton de Pokémon Go en 2016 pour comprendre son potentiel !
Et en seulement 4 ans, soit à peu près à l’époque où j’ai débuté, elle s’est considérablement affinée. Aujourd’hui, la plupart des logiciels sont capables de détecter le moindre mouvement pour pouvoir automatiquement afficher une nouvelle position. C’est valable pour la réalité augmentée sur smartphone mais également via des gants haptiques équipés de 9 électrodes et qui nous permettent de ressentir le toucher d’un objet virtuel. Le but étant d’abolir les frontières entre la réalité et le virtuel pour une expérience quasi réaliste ! Concrètement, nous sommes en train d’assister à un tout nouveau mode de lecture du monde. Et chance pour nous, ce n’est que le début !
L’histoire de la réalité augmentée
42 ans ! C’est l’âge de sa création ! On est donc loin d’une nouvelle technologie…Quant à savoir qui est le créateur de la réalité augmentée, c’est en 1968 qu’elle voit le jour entre les mains d’Ivan Sutherland, chercheur au MIT. À l’époque, il s’agit de lentilles positionnées au niveau des yeux et reliées à un ordinateur. L’expérience consiste à afficher un cube 3D que l’ordinateur calculera en fonction de l’angle de vue et des mouvements de la tête de l’utilisateur.
Ensuite, il faudra attendre les années 80 et le système de vision tête-haute qui sera développée dans l’armée. Il s’agit d’un petit écran transparent qui permet de donner toutes les informations aux pilotes en temps réel. D’ailleurs, aujourd’hui, c’est un système d’affichage que l’on retrouve dans certains véhicules et qui intègre un système de géolocalisation.
Enfin, c’est la NASA qui reprend les rênes en développant un casque de réalité augmentée avant de se laisser séduire par les lunettes Hololens ainsi que la réalité virtuelle pour entraîner ses astronautes.
Comment fonctionne la réalité augmentée ?
Alors, quel est le principe de la réalité augmentée ? Et bien, elle repose principalement sur 3 éléments que sont : un système d’exploitation, un écran capable de diffuser les informations et surtout, une caméra de capture. Cette dernière va venir scanner l’environnement avant que le logiciel l’analyse et affiche directement l’information en temps réel. Et c’est justement ici que ça nous intéresse puisque dernièrement, le lancement de l’ARkit par Apple et de l’ARCore par Google nous ouvre la voie à pas mal de possibilités en terme de développement.
La petite révolution d’ARkit et d’ARCore
Il faut savoir que jusque-là, la reconnaissance du réel ne se faisait que par l’intermédiaire d’un référent qui faisait signal au logiciel pour pouvoir afficher le contenu. Pour le dire autrement, afficher Pikachu sur son écran, c’est bien, le positionner correctement dans son environnement, c’est mieux ! C’est la raison pour laquelle, l’image-marqueur était jusqu’à présent privilégiée par tous les développeurs qui s’intéressent à la réalité augmentée. Mais ça, c’était avant l’ARkit et l’ARCore !
Le gros avantage de ces SDK, ce qu’ils permettent d’étendre le tracking au monde qui nous entoure. Ça sous-entend que lorsqu’on enclenche la caméra de notre smartphone, elle sera capable de faire une cartographie en temps réel, autrement appelée worldmap. Et même si le fonctionnement est un peu différent puisqu’ARkit analyse le flux RGB des couleurs alors qu’ARCore utilise un capteur infrarouge pour identifier les surfaces environnantes, le rendu reste le même : un résultat beaucoup plus réaliste qu’auparavant. Pour reprendre l’exemple de Pikachu, là où avant il fallait impérativement un marqueur pour pouvoir le positionner, désormais vous pouvez le faire apparaître n’importe où, il s’ajustera automatiquement.
Du coup, cela ouvre la voie à pas mal de projets en développement et notamment, pour tout ce qui relève des métiers de l’architecture, de la décoration et du design. En effet, en enregistrant tout son environnement, l’application sera capable de venir positionner des objets 3D dans une pièce beaucoup plus facilement et surtout, sans qu’on les perde de vue, ce qui n’était pas le cas avec le marqueur.
Une technologie qui n’en est qu’à ses débuts !
L’autre avancée majeure de ces dernières années, c’est certainement le traking d’objets. Ici, on retrouve l’idée du marqueur, mais cette fois-ci, c’est un marqueur qui servira à augmenter des objets réels. Désormais, l’application de réalité augmentée est donc capable de reconnaître certains d’entre eux pour pouvoir leur apporter certaines caractéristiques comme par exemple : des couleurs pour les vêtements, pour des voitures ou encore, des pièces exposées dans des musées. Le but étant toujours de renforcer l’expérience interactive de l’utilisateur. Vous l’aurez compris, l’AR n’en est qu’à ses débuts et je suis certain que dans les années à venir, on s’orientera vers une reconnaissance encore plus performante de notre environnement qui ouvrira la voie à la réalité mixte qu’on retrouve déjà du côté des lunettes de chez Google Glass et Hololens.
Quelle est la différence entre réalité virtuelle et réalité augmentée ?
Beaucoup de personnes font encore la confusion entre réalité virtuelle et réalité augmentée. Il faut dire que ce sont deux technologies dont on parle énormément et qui sont en train de révolutionner le secteur professionnel. Alors pour mieux leurs différents potentiels en tant que développeur, voici un bref tour d’horizon.
Qu’est-ce que la réalité virtuelle ?
Si la réalité augmentée vise à enrichir notre environnement, la réalité virtuelle nous en isole complètement ! Avec elle, on bascule dans un univers entièrement en 3D à la Ready Player One. La bonne nouvelle, c’est qu’en tant que motion designer, le travail ne manque pas ! Il faudra tout de même au minimum investir dans un casque virtuel pour développer votre application ainsi qu’un logiciel tel que Blender ou Houdini.
Au niveau des avantages de la réalité virtuelle dans le secteur pro, ils sont multiples. Par exemple, il est désormais possible de rencontrer des collaborateurs à l’autre bout du pays sans se déplacer, surtout depuis le Covid ! De la même manière, tous les métiers du design et de l’architecture sont forcément intéressés par cette nouvelle technologie. Quoi de mieux que de faire visiter un appartement ou une maison en 3D à de futurs acquéreurs ? En sachant qu’aujourd’hui, l’industrie mondiale de la construction pèse 10 milliards de dollars… Ça laisse la place à bon nombre d’opportunités !
Du côté de l’éducation, on pense également à une immersion dans le système solaire pour les étudiants ou alors, dans la période du Jurassique avec un rendu plus vrai que nature. La formation professionnelle est également impactée notamment pour tout ce qui concerne des secteurs très spécifiques comme celui des pilotes d’avion ou d’hélicoptère avec des simulateurs ultra réalistes. Enfin, tout le secteur de la santé s’intéresse également à cette nouvelle technologie et notamment du côté de la médecine pour aider certains médecins à effectuer des procédures extrêmement difficiles lors de chirurgies.
Qu’est-ce que la réalité mixte ?
La réalité mixte est un mélange de réalité augmentée et de réalité virtuelle. Ici, la principale différence réside dans le casque qui sera capable de calculer l’espace en temps réel. En plus, vous pouvez même interagir physiquement avec des éléments 3D. Cela suppose donc que le virtuel vient se surajouter au réel contrairement à la réalité virtuelle où vous êtes complètement immergés dans un monde à part.
Véritable technologie hybride, elle est développée en collaboration avec la NASA à partir des années 90 et s’adresse aux professionnels. Ici, on retrouve notamment le système de Microsoft Hololens qui décrit ses lunettes comme un ordinateur holographique autonome. De cette manière, des éléments virtuels viendront se superposer à l’environnement tout en respectant ses contraintes.
Alors évidemment, c’est un système qui a de nombreuses répercussions sur le monde professionnel et notamment, dans le secteur de l’industrie. Aujourd’hui, c’est surtout Renault et Ford qui l’utilisent pour tous leurs systèmes de contrôle qualité. On retrouve également le casque Hololens dans l’immobilier et la construction, mais aussi dans tout le secteur du développement pour visualiser des maquettes 3D. Enfin, la chirurgie s’y intéresse aussi avec notamment, un chirurgien parisien qui s’est récemment aidé de cette nouvelle technologie à l’hôpital d’Avicenne pour une prothèse d’épaule. Et ce n’est que le début !
Comment utiliser la réalité augmentée ?
Alors, vous vous demandez peut-être ce que cette nouvelle technologie peut ouvrir en terme de débouchés ? Et bien il faut savoir que dès ses débuts, la réalité augmentée a toujours été développée à des fins professionnelles, que ce soit dans l’armée ou l’industrie. Aujourd’hui encore, elle reste un enjeu majeur pour certains secteurs et offre bon nombre de possibilités aux développeurs. Et ce n’est pas prêt de s’arrêter ! Voici donc quelques exemples d’utilisation de la réalité augmentée.
Le secteur de l’immobilier et la réalité augmentée
Le secteur de l’immobilier est un secteur relativement large où on peut également regrouper tous les métiers de l’architecture, du design et du bâtiment. Ici, le gros avantage, c’est que la réalité augmentée permet d’offrir une configuration en 3D contrairement à un plan uniquement en 2D. Ainsi, les constructeurs, promoteurs ou autres architectes peuvent rapidement se rendre compte d’un rendu final à 360° à partir d’une simple planche de plans. C’est quand même vachement mieux qu’une maquette et ça prend beaucoup moins de temps !
À côté de ça, on pense également à l’expérience immersive. Par exemple, les entrepreneurs pourront directement se rendre sur le chantier et avoir un premier aperçu de l’architecture finale du bâtiment. Ça marche également pour des maisons individuelles et notamment pour des particuliers qui souhaitent se faire une première idée. On pense aussi à tout le secteur du bâtiment avec la possibilité d’ajouter ou non une terrasse, une pergola ou certains styles de fenêtres à l’extérieur. Quant à la décoration d’intérieur, on place et on déplace des objets dans l’appartement en changeant de coloris ou de format à volonté.
Le secteur de l’industrie et la réalité augmentée
L’autre acteur qui s’intéresse à la réalité augmentée, c’est l’industrie. On pense notamment à la démonstration de certaines machines lors de salons, souvent impossibles à déplacer. À ce moment-là, l’application sera capable d’offrir un premier aperçu pour mieux comprendre le fonctionnement de l’engin.
De même, on l’utilise lors d’opérations de maintenance pour mieux cibler et localiser les pièces à changer. Cela permet non seulement de gagner du temps, mais surtout, de renforcer la sécurité des salariés.
Le secteur de l’art
Dans les musées, la réalité augmentée peut permettre de faire revivre certains bâtiments d’époque. Il suffit de se balader avec sa tablette ou son smartphone pour pouvoir reconstituer une fresque, des objets disparus ou carrément inaccessibles. Incroyablement interactif pour enrichir une visite, c’est le moyen parfait pour susciter curiosité et engouement chez les plus jeunes. En effet, chez les enfants, c’est un outil qui peut devenir pédagogique et favoriser l’apprentissage.
Le secteur du marketing et le commerce
Pour mettre le client en situation, rien de tel que de passer par l’expérience de la réalité augmentée. Par exemple, on pense à une nouvelle paire de lunettes que l’on pourra essayer bien avant de les avoir sur les yeux. Du côté de la bijouterie, il en va de même lorsqu’il s’agit d’essayer une montre ou un bijou. Enfin, les cosmétiques rivalisent d’imagination pour essayer du maquillage ou du vernis.
Le secteur du digital learning
Enfin, et comme la formation en ligne tend à se généraliser, la réalité augmentée est également le moyen de favoriser l’apprentissage. D’ailleurs, certaines études scientifiques montrent que d’interagir directement avec l’interface permet de stimuler les processus d’assimilation tout en rendant l’apprentissage ludique. C’est notamment le cas en médecine. Aujourd’hui, de nombreux étudiants optent pour ce type d’expériences pour affiner leurs gestes avant de passer à la pratique !
Vous l’aurez compris, l’AR a de beaux jours devant elle, tout comme les développeurs ! C’est d’ailleurs pour cela (entre autres) que j’ai autant persisté dans l’apprentissage de la 3D. Parce qu’il y a tout de même un secteur que je n’ai pas cité dans cet article : celui du Game Dev ! Rien qu’à lui tout seul, il pèse tout de même 120 milliards de dollars dans le monde entier ! Alors autant vous dire que si vous êtes un/une passionné(e) comme moi, vous ne risquez pas la crise ! En plus, la bonne nouvelle, c’est que beaucoup de logiciels de modélisation 3D permettent aujourd’hui de débuter gratuitement. En tous les cas, c’est avec ceux-là que je débuterais mes formations pour vous transmettre tout ce que j’ai appris.
Vous êtes motivés pour passer à la vistesse supérieure ? N’hésitez pas à me le faire savoir en commentaire juste en dessous 😉
4 réflexions sur “Réalité Augmentée : Pourquoi faut-il se Former à fond ?”
Article très intéressant, j’ai découvert pas mal de choses merci
Merci Maëva !
Merci pour cette plongée passionnante dans l’univers de la réalité augmentée ! C’est effectivement une technologie qui a de quoi fasciner et qui devient mâture. De mon côté, je suis impatient de découvrir l’apport des dispositifs « tête haute » qui permettent d’apporter des informations directement sur le pare-brise de la voiture, en assistance à la conduite. J’ai failli l’avoir sur un véhicule de fonction… mais j’ai quitté mon poste de cadre dirigeant pour un congé sabbatique avant qu’il ne soit livré ! 😂
Salut Alexandre et merci pour ton commentaire.
Tu as raison sur la maturité de cette technologie. En plus, elle ne cesse de croître chaque année. Il reste encore un certain temps avant que l’on puisse utiliser son plein potentiel, mais c’était un peu la même chose avec les débuts des sites internet et des blogs.
Je pense que d’ici 5 petites années les services de réalité augmentée seront juste dingues.