Autodesk a lancé Maya 2026, et comme pour 3ds Max, cette nouvelle mouture n’introduit pas de grandes ruptures technologiques. Par contre, elle vient renforcer les bases solides du logiciel avec des améliorations ciblées. Modélisation, animation, shading, simulation, intégration pipeline… Tout a été optimisé par petites touches. En parallèle, on découvre aussi le déploiement de Maya Creative 2026, une version allégée du soft. Bref, on fait le tour des nouveautés à ne pas manquer.
Modélisation 3D dans Maya 2026 : un nouveau mode booléen pensé pour l’organique
Parmi les premiers ajouts notables, on trouve le mode « Volume » pour les opérations booléennes. À savoir que jusqu’ici, Maya fonctionnait en mode « Mesh ». Désormais, on peut donc utiliser un système volumique, beaucoup plus tolérant avec les formes irrégulières. Cette méthode est idéale pour bloquer rapidement des formes organiques, comme des personnages ou des créatures, avant d’entrer dans les détails.
Autre ajout bienvenu pour les makers et les artistes orientés impression 3D : Maya permet désormais de définir des unités d’échelle lors de l’import/export STL. Simple, mais indispensable quand on passe de la scène virtuelle à l’objet physique.
Retopologie cloud : plus de tâches disponibles chaque mois
Comme dans 3ds Max, le plugin Flow Retopology est intégré à Maya. Il permet d’envoyer ses calculs de retopologie directement dans le cloud, ce qui allège la charge de travail du PC 😅. Autodesk pousse aussi la limite à 50 tâches par mois au lieu de 30, une mise à jour discrète, mais très utile pour les workflows intensifs, notamment en production de personnages animés.
OpenPBR devient la norme
Le plus gros changement côté shading, c’est la généralisation d’OpenPBR comme shader par défaut. Ce format ouvert, co-développé par Autodesk et Adobe, est pensé pour faciliter les échanges inter-applications tout en conservant un rendu cohérent. C’est donc un choix stratégique qui ancre Maya dans une logique de pipeline plus fluide.
Le plugin LookdevX gagne lui aussi en maturité. La version 1.7 introduit des options plus poussées pour la publication de shaders USD, la gestion de chemins relatifs en MaterialX et même l’intégration de textures générées par IA via une API expérimentale. Les TD pourront créer leurs propres ponts avec des services d’IA générative en Python ou C++.
Quant au plugin Substance, il est également mis à jour, même si peu d’infos ont filtré sur cette nouvelle version 3.04.
Le ML Deformer devient (beaucoup) plus rapide
Introduit dans Maya 2025, le ML Deformer, qui s’appuie sur le machine learning pour générer des déformations crédibles et légères à partir de rigs lourds, gagne en performances.
Dans Maya 2026, il est :
- 40 fois plus rapide au chargement,
- consomme 80 % de disque en moins,
- propose une nouvelle vue de comparaison de maillage sous forme de carte thermique. C’est très pratique pour visualiser les écarts et corriger les déformations inattendues.
Côté export, le Playblast peut désormais sortir en .webm, un format léger et web-friendly, parfait pour les revues client ou les tests de préviz rapides.
Simulation : une nouvelle approche des fluides avec Bifrost
Bifrost pour Maya 2.13 marque une vraie montée en puissance côté simulation liquide. On peut désormais mailler les liquides directement dans le graphe, sans passer par des étapes intermédiaires.
Le nouveau solveur FLIP s’intègre également mieux avec les autres modules de Bifrost (fumée, feu, grains…). Et même si certaines fonctions avancées, comme celles de BOSS (simulateur d’océan), sont encore absentes, c’est un premier pas vers un système unifié, visuellement cohérent et plus flexible.
Autre ajout intéressant : 20 nouveaux types de nœuds dans le graphe Bifrost, des mises à jour du rigging procédural et du baking des textures.
Arnold, toujours plus solide
Maya 2026 embarque la dernière version du plugin MtoA 5.5.0, avec le moteur Arnold 7.4.0.0. Les nouveautés sont identiques à celles de 3ds Max 2026, mais on peut les rappeler :
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Nouveau paramètre transmission_shadow_density pour mieux gérer les ombres à travers les matériaux transparents.
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Le GLS (Global Light Sampling) prend désormais en compte la brillance des matériaux, ce qui améliore la qualité du rendu, surtout dans les scènes complexes.
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Le système Cryptomatte est maintenant accéléré via GPU, avec un meilleur traitement CPU.
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Et bien sûr, toujours plus de compatibilité avec USD et MaterialX.
Petit bémol quand même ? Arnold 7.4 casse la compatibilité avec les anciens shaders ou plugins. Il faudra donc les recompiler pour éviter les soucis.
USD mieux géré, Flow mieux connecté
USD pour Maya 0.31 reçoit un bon coup de polish avec la prise en charge de la liaison lumineuse, le contrôle de l’éclairage à travers une caméra, la gestion des caméras USD dans les rendus et des options de navigation améliorées dans l’Outliner.
Et surtout, Autodesk commence à intégrer Flow Production Tracking (ex-ShotGrid) plus profondément dans Maya. La fonctionnalité Animate in Context permet de visualiser les plans connexes directement depuis l’interface, une aubaine pour les animateurs qui veulent préserver la cohérence entre les séquences et naviguer entre les scènes sans sortir du soft. À savoir que cette fonctionnalité est encore en bêta, et uniquement dispo sur Windows et Linux pour l’instant.
Maya Creative 2026 : ça dit quoi ?
Autodesk sort aussi Maya Creative 2026, une version plus accessible qui sera facturée à l’utilisation avec l’option Flex. Comptez une quantité minimale de 336 € pour 100 jetons avec 6 jetons par jour pour utiliser Maya Creative. À l’exception de Bifrost, elle reprend une grande partie des nouveautés de Maya et reste très complète pour les studios indés, les freelances ou les projets courts. Par contre, c’est pas forcément plus économique que la version Indie… Je vous laisse juger par vous-même avec l’article juste ici 👇.
Maya Creative : (enfin) une Version Accessible par Autodesk !
Prix et configuration de Maya 2026
Maya 2026 fonctionne sous Windows 10+, macOS 13+, RHEL ou Rocky Linux. Côté tarifs voici le prix des abonnements :
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Abonnement complet : 288 €/mois ou 2 268 €/an
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Formule Indie (si tu gagnes < 100 000 €/an) : 372,00 €/an
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Maya Creative : 336 € pour 100 jetons avec 6 jetons par jour pour utiliser Maya Creative
Bref, Autodesk ne chamboule pas les fondations avec Maya 2026. Par contre, il affine un outil déjà mature avec des performances boostées, une intégration cloud renforcée et une interopérabilité pensée pour les pipelines de demain. Si tu es déjà utilisateur de Maya, cette version est un upgrade logique qui fait juste plaisir !