Metavers, metaverse, meta-univers… Impossible d’y échapper ! Depuis que Facebook a décidé de changer son nom en Meta, cette nouvelle technologie annonce une véritable révolution numérique. D’ailleurs, les principaux acteurs de l’économie mondiale ont déjà décidé d’investir dans ce monde virtuel qui s’impose désormais dans le monde du travail. Alors que propose-t-elle exactement ? Quels sont ses avantages dans le secteur de la formation ? Et comment s’y préparer ? Bienvenue dans le web 3.0 !
Metavers : qu’est-ce que c’est ?
Le metavers est un terme fourre tout qui désigne un concept assez large. Alors évidemment, on y trouvera du divertissement avec des jeux vidéo ultra-réalistes, des concerts en live, des visites culturels, du shopping ou des cinémas. Mais c’est un univers qui intéresse aussi le monde du travail, notamment pour le secteur du digital learning !
Le metavers de Neal Stephenson
Le terme metavers, c’est la contraction de « meta » (au-delà) et « vers » pour univers. Concrètement, il désigne un monde parallèle virtuel qui apparaît pour la première fois dans le roman de Neal Stephenson : Le Samouraï virtuel. Visionnaire, l’auteur y décrit un univers où chacun peut accéder à la réalité virtuelle à l’aide de lunettes et un avatar.
« Les développeurs peuvent construire leurs propres petites rues qui se greffent sur la principale. Ils peuvent construire des bâtiments, des parcs, des panneaux de signalisation, ainsi que des choses qui n’existent pas dans la réalité, comme de vastes spectacles de lumières planantes, des quartiers spéciaux où les règles de l’espace-temps tridimensionnel sont ignorées, et des zones de combat libre où les gens peuvent aller s’entretuer. »
Sorti en 1992, ce livre devient une réalité en 2003 avec la plateforme Second Life. Dans cet univers majoritairement en 2D, les utilisateurs incarnent un avatar qui peut interagir et façonner ce monde virtuel via la création d’objets, des échanges de biens ou de services. C’est un premier essai qui va ouvrir la voie à bon nombre de jeux en ligne MMOG (Massively Multiplayer Online Game).
Le metavers de Facebook
En octobre 2021, Mark Zuckerberg crée une onde de choc à l’échelle mondiale et change le nom de Facebook en Meta. Au passage, il dévoile son ambition : transformer le web 2.0 en web 3.0 ! Concrètement, il fait le pari que d’ici quelques années, l’internet que l’on connaît aujourd’hui grâce aux navigateurs web va disparaître. À la place, il anticipe l’ère de la 3D avec un monde virtuel qui sera la réplique du monde réel. Pour y accéder, les utilisateurs utiliseront des lunettes d’AR, VR ou de réalité mixte ou un smartphone qui reste moins immersif.
À l’intérieur du metavers, chacun pourra se balader comme il veut grâce à son avatar pour rencontrer des amis, visiter des musées, aller au cinéma ou acheter des produits. Quant au secteur professionnel, Meta a déjà lancé un partenariat avec Simplon.co pour créer une académie du métavers. Son but est de former les jeunes ou des personnes en reconversion aux nouveaux métiers du numérique. Et comme Facebook y croit à fond, il vient d’annoncer un investissement de 50 millions de dollars dans la recherche mondiale pour collaborer avec des experts du secteur et des décideurs politiques. En bref, bienvenue dans Ready Player One !
Le metavers aujourd’hui
Pour le moment, le metavers est en plein développement. Et tout comme les débuts d’internet dans les années 80, il reste difficile de prédire son apparence finale. En revanche, les confinements successifs et les restrictions sanitaires ont certainement joué le rôle de déclencheur ! Et c’est particulièrement vrai depuis la généralisation du télétravail qui ouvre la voie à de nombreuses possibilités. Formations immersives à distance, réunion dans un espace virtuel sécurisé, classes virtuelles, recrutement… En 2021, l’Université de Stanford en Californie propose pour la première fois un cours de réalité virtuelle dans un métavers avec 263 étudiants. Quant à Facebook, son projet Oculus Horizon Workrooms propose des salles de réunion dans le metavers pour se retrouver virtuellement.
Metavers et formation : quels avantages ?
Connexion simultanée à distance, échange de documents en temps réel, interactions possibles… Finalement, beaucoup de dirigeants ont tendance à penser que le metavers est une sorte de visioconférence améliorée. Mais en réalité, elle pousse l’expérience beaucoup plus loin et présente de nombreux avantages !
La dimension immersive
Contrairement à une visioconférence ou chacun reste chez soi face à son ordinateur, le metavers propulse l’utilisateur dans un espace virtuel de travail. Grâce à un casque de réalité virtuel, chaque apprenant ou collaborateur pourra donc se retrouver à côté de son collègue et dans un espace spécialement dédié. Et c’est un détail qui fait toute la différence puisque chacun pourra y trouver une place et oublier l’interface de l’écran. C’est un espace de formation qui offre donc des conditions de concentration optimales !
La dimension interactive
Depuis la crise sanitaire, les visioconférences sur la plateforme Zoom se sont démocratisées. Mais que ce soit pour le formateur ou l’apprenant, la mosaïque de visages et d’encarts déstabilise tout le monde et ne favorise pas du tout les interactions. Or, dans le metavers, chaque personne rejoint l’espace de travail virtuel sous la forme d’un avatar 3D. Pour le formateur, c’est un vrai plus puisqu’il aura toute sa classe sous les yeux pour interagir avec elle. Il en va de même pour l’apprenant qui aura la sensation d’être bien présent pour s’investir encore plus dans le cours.
Le juste équilibre entre vie privée et vie professionnelle
Durant le confinement, la visioconférence à donnée lieu à des situations cocasses, pour ne pas dire complètement lunaires ! Car d’un seul coup, c’est la vie professionnelle qui déboule dans la vie privée avec tout ce que cela peut entraîner en termes de contrainte ou d’intrusion. Alors pour pallier ce problème, certain ont décidé de flouter la caméra ou de carrément l’éteindre, ce qui pose des soucis en matière de convention sociale et de savoir-vivre. Or, dans le metavers, l’avatar 3D incarne l’identité de l’utilisateur et met tout le monde sur le même plan. Résultat ? Il n’y à plus de souci de rangement de dernière minute, de linge qui traîne, de pyjama, de jogging ou de maquillage…
La dimension technique du métavers
Enfin, et contrairement à une formation à distance, le metavers reste une petite révolution pour acquérir certaines compétences techniques. Par exemple, il faut savoir qu’aujourd’hui, la réalité virtuelle est d’une grande aide pour les futurs chirurgiens qui cherchent à s’exercer à des gestes précis. Il en va de même pour les pilotes d’avion ou des ingénieurs en aéronautique. Quant à la NASA, elle exploite déjà le potentiel de la réalité augmentée pour permettre à ses astronautes en orbite de se soigner eux-mêmes.
Sur la terre, le metavers peut donc servir de base d’exercices à divers scénarios de crise comme dans une usine sensible ou sur un chantier. C’est notamment le cas de la SNCF qui propose un nouvel outil de formation virtuel pour résoudre des problématiques concrètes, que ce soit pour la sensibilisation à la prévention des risques liés à l’activité physique, la formation à la sécurité ou le maintien de la compétence des gestes métiers.
Et le rôle de l’entreprise dans tout cela ?
Durant la crise sanitaire, de nombreux salariés se sont retrouvés piégés par l’utilisation de plateformes numériques. Peu habitués, pas sensibilisés… Le secteur des ressources humaines s’est rapidement retrouvé sous tension ! Alors pour anticiper l’arrivée du métavers, il semble essentiel de former et d’accompagner les salariés vers ces changements à venir. Cela peut se faire en interne via des modules de formation adaptés et qui répondent à des questions cruciales telles que les bonnes pratiques en matière de cybersécurité ou le travail à distance.
L’autre point à prendre en considération, c’est le coût d’investissement. Dans le cadre d’une formation sur le métavers, il faudra évidemment prévoir l’achat de casques VR. Et même si les prix sont plus abordables, cela représente tout de même un petit budget. En plus, il faut savoir que le port du casque est déconseillé au-delà d’1 h de travail sous peine de maux de tête, de douleurs oculaires ou de désorientation. Quant à la création de scénarios pour la gestion des risques ou pour une formation technique, les dirigeants devront faire appel à des développeurs qualifiés. En revanche, la location d’une salle de réunion virtuelle reste beaucoup plus abordable !
Quoi qu’il en soit, la formation des salariés via le metavers est déjà une réalité qui tend à devenir la règle d’ici quelques années. Et comme pour chaque innovation technologique, il faudra lui laisser le temps de trouver sa place pour qu’elle se vulgarise et devienne plus accessible. Toutefois, elle prépare déjà une petite révolution dans le monde du travail et du digital learning !
J’espère que cet article t’aura aidé à mieux comprendre le metavers et ses multiples possibilités ! Si jamais tu veux en savoir plus ou que tu as des questions, n’hésite pas à réagir en commentaire 😉
